V./A. : Fania Remixed – I Like It Like That

Le fan de Salsa sommeillant en moi s’est levé d’un pied dansant ce matin et tout de suite jeté sur les remixes de la Fania « I Like It Like That ». Je connais mieux les origines Cubaines Son/Latin Jazz que la période Fania, mais j’ai adoré cet album. Les DJs sont arrivés à moderniser les originaux sans en dénaturer l’essence latine accoustique et roots ou le côté 70s Latin Soul d' »Happy Soul » de Dave Cortez – With A Hook, les instrumentaux et les voix sans les passer en boucle continues, à les porter ailleurs en les laissant être eux-mêmes en évitant l’écueil du reggaeton et de la Salsa-Techno qui était à craindre.

La sélection est excellente, des classiques (le boogaloo « I Like It Like That » éponyme de Pete Rodriguez, Ray Barretto avec « O Elefante » remixé par SHH, Willie Colon & Ruben Blades pour « Plastico » remixés par Bugz In The Attic et Hector Lavoe avec « Mi Gente » remixé par Louie Vega sont présents), aux reprises Latin Jazz (« Take Five » par Roberto Roena) déjantées (« Fever » donnée par la brûlante La Lupe, la reine du «Haaaaaïï»), et Latinploitations au goût du jour (« Watusi de Tito Puente) aux plus méconnues.

Il faut dire que la plupart de ces DJs sont plutôt groovys/Funk/Soul/Latin et donc familiers et respectueux de ces musiques (Gilles Peterson, déjà auteur d’une compilation Fania, Quantic et les cordes toujours sublimes écrins à chanteuses de 4Hero, appliquées à la sublime chanteuse Latin Soul Ralfi Pagan – « I Didn’t Want To Have To Do It »), capables aussi dans leurs bootlegs d’envoyer les tribus latines du « Boogaloo de Johnny » du fondateur de la Fania le flûtiste Johnny Pacheco en Jamaïque sur un dub et d’envoyer carrément Noro Morales et son « Saona » dans les étoiles sur la navette de Gilles Peterson & son petit génie volant Simbad Spaceways.

Le remix de Steady (Fuji) de la Fania par Andy Smith & Keith Lawrence est un peu plus Hip-Hop mais avec un zeste de « Tequila » dans les steel-bands qui ravira j’en suis sûr les fans de musique latine électronisée. Celui de « Morris Park » de Lenni Sesar par Bonde De Role montre ce que peuvent apporter la gouaille portugaise de l’autre Tropique: le Brésil.

Bref, cette compilation fera entendre différemment ces titres à ceux qui les connaissent et les ont peut-être trop entendus dans leurs versions originales et ravira également ceux qui ne les connaissent pas encore et veulent les découvrir au goût du dancefloor actuel.