Le bon gros son Ragga moderne de Poirier
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Le beatmaker Montrealais Ghislain Poirier, dit Poirier nous revient de sa tournée aux Etats-Unis et en Europe avec le second volume EP de son triptyque Jamaïcain « Running High » (sortie prévue pour 2010 sur Ninja Tune en double CD), avec le très Ragga Dancehall « Run The Riddim », après le carnavalesque « Soca Sound System » et avant l’instrumental « Low Ceilling ».
POIRIER feat. MC ZULU – Live at Dour Festival 2009
(…) prenant la haine avec philosophie Rastafarienne, qui a toujours su dépasser la haine par la conscience et l’éveil politique, préférant la vigilance constante à la violence gratuite (…)
Dans « Run The Riddim », on peut apprécier les beats Ragga de Poirier, confrontés à quatre vocalists différents, s’y relayant comme à un relais de riddims à couper le souffle.
Son complice de longue date Face T, avec qui il a déjà beaucoup tourné, ouvre les hostilités en multipliant les « many many n’ » «Enemies », puis étend sa voix sur les beats, charge l’Angleterre en anglo-patois à la Shaggy sur le beat et déflagrations de boîtes à rythmes de Porier éclatant comme des pétards au Carnaval Jamaïcain. Pour finir, Poirier, remixe sa voix avec ses effets de manière intéressante sur les dernières mesures.
Après quelques coups sur un rondin naturel et une bon passage de relais d’imprécations contre les mêmes « Enemies », c’est le vocaliste Dancehall et DJ Jamaïcain Burro Banton, « Living Legend », qui prend le micro sur « Trust None Of Dem » (Crois Aucun D’Eux ») avec une voix plus rough dans la rudesse en rythmique, puis plus doux sur la longueur sur la basse de Poirier, avec une belle progression de concert sur fond de bruits de jungle et de beats à deux temps jusqu’au climax du crescendo.
Poirier – Karnival V.1
Plus sombre, plus grave dans sa voix et dans le groove urbain Ragga Hip Hop, le singjay MC Zulu pose son flow, presque ses flow tant il dédouble sa voix dans l’accélération sur « Gyal Secret Pictures » sur les rythmiques space, complexes et inquiétantes de Poirier qui lui répond en écho.
Enfin, YT (signé par Necessary Mayhem Records et connu pour son travail avec « Curtis Lynch », alias King Jammys au Royaume-Uni) ferme la marche avec « Let Them Hate » (Laisse-les vivre, Laisse-les entendre ce qu’ils veulent entendre, Laisse-les haïr) prenant la haine avec philosophie Rastafarienne, qui a toujours su dépasser la haine par la conscience et l’éveil politique, préférant la vigilance constante à la violence gratuite, dans un style toujours très Jamaïcain, entre Sizzla en pleine voix et Brigadier Jerry dans ses attaques sur les diodes électro à 100 bpm et plus de Poirier avec une belle complicité.
Pour ceux qui aiment le Ragga non stop allié aux Beats les plus modernes, cette belle brochette de vocalistes sur des Beats variés fera leur bonheur, et celui des Dancefloor du monde entier… De quoi finir la nuit à bout de souffle après un tel marathon. Boomboclash !
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