Maxwell ne nous a pas convaincu avec son album Black

maxwell-1.jpg La Nu Soul, on le sait, est une musique qui se regarde beaucoup trop le nombril. Traumatisés par une série d’albums imparables sortis entre le milieu des années 90 et le tout début des années 2000, la plupart des grands noms de cette scène ainsi que les artistes émergents ont toutes les peines du monde à renouveler le genre, se contentant surtout de re-utiliser les vieilles recettes (ce qui, outre un manque d’inspiration, assure aussi un succès publique minimal).

Maxwell – Pretty Wings

(…) Les rares fois où les BPM s’élèvent un peu, ça n’a rien de funky (…)

maxwell-2.jpg Maxwell, star du genre s’il en est, se place totalement dans cette optique. Son dernier album (le contesté « Now ») date d’il y a huit ans et après de multiples reports, ce « BLACK » débarque et est annoncé comme le premier volet d’un triptyque. Le chanteur est connu pour ses ballades langoureuses portées par sa voix de velours mais aussi, et on a tendance à l’oublier, pour ses jams funkys endiablés. L’ambiance d’un album comme « Urban Hang Suite » démontre que Maxwell est bien plus qu’un vulgaire crooner à minettes.

Pourtant, sur ce disque, cette facette là est totalement absente ou presque. Les rares fois où les BPM s’élèvent un peu, ça n’a rien de funky, on a plutôt à faire à une sorte de R’n’B incolore, sans caractère. C’est au mieux ennuyeux (« Cold ») et au pire crispant (« Help Somebody »). Seul le bondissant « Phoenix Rise » à la fin dénote carrément, comme si ce morceau venait d’un autre album. En fait, la part belle est faite aux slow jams, les fans du genre en auront pour leur argent.

Sans vouloir entrer dans la polémique, on peut quand même se demander l’intérêt d’une telle démarche, surtout après huit ans de silence. A la rigueur, si toutes ces ballades étaient habilement produites, pourquoi pas, mais non, même pas. Les bases mélodiques sont assez alambiquées et peu prenantes, les instruments monotones, tout cela est joué sans grande fougue. Seule la voix de Maxwell sort un peu l’ensemble de la torpeur et encore, il utilise beaucoup trop sa voix de tête.

(…) Même vocalement, si tout ça est très propre, un peu plus d’implication n’aurait pas fait de mal (…)

maxwell-3.jpg Bref, « BLACK » peut être considéré comme une franche déception. Après huit années de silence, Maxwell nous livre un album d’une incroyable platitude et au manque de caractère patent. Et puis merde quoi, tout ça est bien trop guindé, trop sérieux, ça aurait été trop demander un peu plus de Cool ou, plus prosaïquement, de basse? Réussir un album de ballades est une entreprise compliquée, impossible sans grand talent ni inspiration à la production. Même vocalement, si tout ça est très propre, un peu plus d’implication n’aurait pas fait de mal.

C’est un véritable coup d’arrêt artistique pour l’auteur de « Sumthin’ Sumthin' » ou de « Get To Konw Ya ». Et vous savez le pire dans cette histoire? C’est que les ventes de l’album sont au beau fixe des deux cotés de l’Atlantique, montrant la (mauvaise) voie aux futurs albums Nu Soul. Pour dire les choses autrement: dans les mois à venir, on va en bouffer de la bluette à l’eau de rose.

Cet article est écrit à l’origine pour le blog de Soul Brotha

danYdan

Activiste chevronné, je suis le fondateur du webzine Drum-bass et du podcast Timeless Inspiration qui diffusent à grand renfort de vinyles des sons allant du broken beat au future jazz en passant par la drum & bass. Passionné de musique, d’informatique, de cinéma, de littérature, de voyages et de beaucoup d’autres choses depuis mon plus jeune âge. Travailleur dans l'informatique depuis 1998, je dirige aujourd'hui l'agence que j'ai fondé en 2010 : inéolab. Consultant senior SEO depuis 2006 et spécialiste CRO et SXO, je suis aussi conférencier, formateur, ambassadeur... Enfin, j’organise des évènements sur le digital et le web. www.danbernier.fr

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