Le son moderne de Nicola Conte : remixes et reworks en double CD

nicola-conte-4.jpg Nicola Conte a eu une formation de Jazzman en italie, puis s’est orienté en DJ vers l’Acid Jazz et la Bossa Nova avec son album Bossa per Due. C’est peut-être ce qui donne à ces Modern Sounds, versions reworked (retravaillées, plutôt rejouées, réarrangées) ou remixed façon dub de Jazz Live cette saveur authentique, grâce à des jazzmen transalpins triés sur le volet (Rosario Giulani dans le rôle de Stan Getz, Gianluca Petrella à la basse, j’en passe), retrouvant l’authenticité Cool Jazz qui, alliée aux rythmes Brésiliens délicieusement chaloupés donna naissance à la Bossa Nova. Tout le disque sonne live, vintage et pourtant résolument moderne, actuel, et de saison!

Nicola Conte feat. Jose James – All Or Nothing At All

(…) Tout le disque sonne live, vintage et pourtant résolument moderne, actuel, et de saison! (…)

La section rythmique est impeccable, discrète ou plus festive, avec les percussionnistes Roberto Roeana et Luisito Quintero, parfois assurée par le Jazz Combo de Nicola Conte, et laisse l’espace aux improvisations des solistes, créant des écrins précieux pour les vocalistes, digne de l’album Bossa Nova Groove de Lalo Schifrin dans la Bossa Nova funky puis passant à la Batucada, mais aussi parfois plus Jazz sur des standards plus classiques, ou plus groovy et actuel avec le groupe américain Thunderball qui vous transportera vers des Elevated States.

(…) Dans le feu de l’improvisation, on a parfois du mal à reconnaître certains standards connus comme Quiet Nights (…)

nicola-conte-1.jpg Le plus connu de ces vocalistes est le grand vocaleste Mark Murphy (la vocalese est l’inverse du scat : l’art d’improviser des paroles sur les improvisations Jazz à base de standards connus), peut-être le plus grand vocaleste du monde à ce jour depuis que Kurt Elling se la joue crooner, sans aucun doute le plus groovy et samplé par les DJs d’entre eux, qui donne une superbe version latine du Stolen Moments d’Oliver Nelson.
Mais les autres vocalistes, s’ils sont inconnus, ne déméritent pas, et nous transportent d’un climat du Jazz à l’autre : Gospel solaire avec les Dining Rooms trouvant de nouvelles paroles à la New Rhumba des Flamenco Sketches de Miles Davis, Jazz, avec de belles reprises de standards, comme le superbe Mood Indigo d’Ellington, libre de la Japonaise à voix de brume Akiko, l’All Or Nothing At All classieux sur un bon fond de cuivres dont émerge la trompette de Flavio Boltro de José James, Bossa Nova ou pop Brésilienne actuelle, mais aussi Afrique Orientale à la Sun Râ comme New Blues. Dans le feu de l’improvisation, on a parfois du mal à reconnaître certains standards connus comme Quiet Nights, que ne trahissent que quelques trilles dans le second chorus de piano.

On pense aussi à toutes les chanteuses qui s’illustrèrent dans la Bossa Nova : le côté acidulé des bonbons Lolitesques de Blossom Dearie et la mélancolie d’Astrid Gilberto dans When I Wish Upon A Star, la voix ensommeillée de Maki Mannami dans Lotus Sun rappelle sur fond de vibraphone l’Anita O’Day latine avec Cal Tjader, la chanteuse de Yellow Daisies fleurit telle Flora Purim sur le terreau fertile (Fertile Grounds) des rythmes modernes à la Nu Tropic.

Mark Murphy – Stolen Moments (Nicola Conte Midnight Mood Rework)

nicola-conte-3.jpg Le deuxième disque est plus instrumental et dansant que sentimental, mais comporte aussi de belles surprises : la voix parlée/chantée originelle du guitariste João Gilberto avec Tll Brönner à la trompette dans So Danço Samba Reworkés par Nicola Conte, celle de Sabrina Malheiros rappelant la version de Crickets sing for Anamaria de Marcos Velle dans Terra De Ninguem, puis après une courte tête sur la plage style Copacabana à la Jobim, la voix de Dizzy Gillespie parle des musiques noires en intro à Marco Di Marco, et une version très fanfare latine du Take Five de Dave Brubeck par le percussionniste de l’orchestre Roberto Roena bien dans la manière de Tito Puente y intercalant les syncopes afro-cubaines de la clavé remixée par Nicola Conte.

nicola-conte-2.jpg Quoique venus du froid, les Norvégiens de la Bobby Hughes Combination ne déméritent pas dans Kerma Elastica, avec leurs cuivres West Coast sur un vibraphone ensoleillé sur la rythmique de The Shadow Of Your Smile à la Dexter Gordon, une batucada pop de l’autre percussionniste Luisito Quintero sur Our Love, une Groovy Samba Bop Westcoast pur jus de Nicola Conte, Sunaga t Experience à la Sergio Mendès avec une touche d’électro vocale. Enfin, Black Is The Gracefull Veil reprend le Kind Of Blue d’après la version Eddie Henderson, la rendant à la musique avec une nouvelle chanteuse et chabadas de cuivres en fond. Que du bon, vous dis-je, des jeunes qui jouent/rejouent comme à l’époque, mais aujourd’hui!

C’est pas compliqué : mon disque de printemps, d’été, la plage et les vacances avant l’heure et plus besoin de séances d’UV!

Jean-Daniel

Animateur des émissions "Jazzology" ( tous les Jeudis de 21 à 22h) et de "Terres Tribales" (Musiques traditionnelles lundis 11 h 30-12 h 30) sur Radio Judaïca 102.9 FM Strasbourg : Jean Daniel nous parle de musique, celle qu’il apprécie : le Jazz, et sous toutes ses formes, en tous styles.

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