Novox sort son « Hollywood Is On Fire », entre Jazz Rock et Hip Hop
Depuis huit ans le combo NOVOX, de jeunes musiciens Lyonnais et Stéphanois mêle un son Jazzy Funky Rock 70ies au Hip Hop, et après « Out Of Jazz » en 2006, et voici le second à sortir le 31 janvier 2011 : « Hollywood On Fire », avec la participation de Christian Hierro du Studio 109 (Beat Assaillant, Roy Ayers) et de MC Webbafied sur certains titres.
[novox] 2ème album « Hollywood is on fire »
Ça commence très fort avec « Keep Cool Harry » du batteur Arnaud « Nono » Izoulet (Jean marron, Funky Brothers), avec déjà le flow de MC Webbafied surfant sur les cuivres acérés, puis ils partent en mode Blaxpoitation avec les choeurs sur des samples cinématographiques saturés par la guitare Rock de Pierre Alexandre Gauthier (émule de George Clinton et Jimi Hendrix) et la beatbox scratche sur le solo de saxophone de Grégory Ivanoff, sur fond de samples du « Heartbreaking » James Brown At The Apollo. On sait que le Funk est dans la place sous les meilleures auspices.
Le Jazz est là aussi avec le sautillant/scratché/crié/HOOlulé dans l’aigu par le DJ Fab aka FL Kut (ex Grosso Gadgetto) aux platines, émule des virtuoses des années 80s, dans les cuivres funkys et acérés, puis plus sinueux car ralentis par le fender rhodes de Jean Romeyer sur la guitare funky, et le trompettiste Benjamin Meunier se paye même une petite citation du « Fascinating Rythm » de Guershwin dans le chorus final bluesy.
« Woozy Wakening » du saxophoniste Grégory Ivanoff tamise l’ambiance en Cool Jazz funky à la Donald Byrd, bon instrumental bien arrangé/improvisé par les cuivres.
« Love Boat » nous réveille tout à fait au « Clap Yo’ Hands’ » de MC Webbafied puis les bons riffs de cuivres en soutien du fender rhodes, mais cache aussi après les scra-AHA-atches, des chœurs entre Gospel et mysticisme de Sun Râ avant le tournoyant solo de guitare entre les cuivres.
« Kalakuta » (communauté de Fèla Kuti dans les années 70s) d’Ivanoff babille comme les pygmées du second Watermelon Man d’Herbie Hancock et les Head Hunters, puis part sur un sample vocal de Léon Parker scratché Hip hop entrelacé avec la guitare et s’envole sur les cuivres puissants jusqu’au final.
Le titre éponyme « Hollywood Is On Fire » révèle un MC Webbafied plus émouvant et Soulful, décrivant un Hollywood touché par la crise financière et le manque d’idées sur le seul soutien de la contrebasse de Jane-Lise Meunier (qui a trouvé un son où musiques classiques et actuelles s’enrichissent l’une l’autre) et la trompette de Benjamin Meunier (METHYLE) à l’unisson avec la guitare par petits à-coups funkys, puis le MC se lève en Blaxploitation sur les cuivres, à la Gil-Scott Herron (dont il cite le «Revolution Won’t Be Televised » en déclarant « Revolution HAS BEEN Televised », au vu de la Télé-Réalité). Magnifique progression belle comme du Truffaz/Nya période « The Dawn ».
Sur une basse plus groovy de Jane-Lise Meunier, MC Webbafied livre la « MC Battle » comme à Brooklyn les « End Of The Weak » dont il fut le parrain, retrouvant l’énergie et la rage urbaine des block-parties originelles.
Dans « Boudma », le claviériste Jean Romeyer (La Baronne, Andrew Brothers Band, Gadjo Swing, Léa et Les Chics Types) montre son bon son de fender rhodes, dynamité/dynamisé des SCRATCH, produit nettoyant/respirant de pub vintage, des samples hilarants de KL Kut (un peu dans l’esprit nostalgique de Minimatic), mais le clavier garde un swing à la Eric Legnini, réveillant successivement guitare, batterie et riffs de la section de cuivres, balayés par le solo de guitare final.
Dans le même esprit, « Hub’s Tone) (pour le trompettiste Freddie Hubbard ?) sent bon le cauchemar Blaxploitation Rock 70ies avec sa guitare disto à la Jef Lee Johnson habité d’effets et de quelques coups de SCRATCH encore, puis tout se calme sur un superbe solo de saxophone sur tempo exotique. Aucun doute, ils savent raconter des histoires.
La dernière séquence est introduite par « Panique au 109 » (le studio de Hierro) s’inquiétant avec un sample vocal à la DJ Cam pour l’avenir d’un monde surpeuplé à l’horizon de l’An 3000, et se poursuit avec « La Veuve Noire », une longue suite d’une beauté apocalyptique valant pour un film à elle seule, portée par l’archet clasique contemporain de Jame-Lise Meunier, la réverb de la guitare, la trompette en sourdine sur une bande–son truffée d’effets sonores réels et cinématographiques, poussée par une belle montée d’intensité de la guitare et des cuivres en écho jusqu’au cri, au rugissement. En bonus caché, un dernier délire amusant en français/anglais d’MC Webbafied aka plusieurs pseudos remercie Novox pour cette collaboration.
[novox] « Hollywood is on fire » disponible en Janvier 2011…la suite
Rarement arrangement et improvisation Jazz, Funk festif, Groove Blaxploitation, étincelles Rock et mots du Hip Hop ne se sont aussi bien entendus, ou peut-être est-ce là leur secret, simplement autant écoutés.
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