Various Artists : Panama ! 2 + vidéo
Aimez-vous la Salsa? Découvrez son pendant Panaméen avec la compilation qui sort ces jours ci « Panama ! 2 », et qui annonce la couleur « Sons Latins, Cumbia Tropicale et Calypso Funk sur l’Isthme 1967-77 ».
Panama! 2 Album Preview Video
Si à cette période la « Latin Soul », aussi appelée Salsa bat son plein à New York (à grands renforts de musiciens latino-américains exilés et de portoricains) avec le label Fania, la musique Panaméenne a su à la fois aborder la tradition des styles Cubains, et la modernité Rock, Soul, Funk ou Calypso venus d’ailleurs et garder sa spécificité, les Tamborera ou Tamborito, versions locales de la musique Meztica, de la Cumbia ou de l’accordéon Vallenato de la Colombie toute proche, dont le Panama fut longtemps une partie, mais avec une insistance particulière portée aux percussions des noir qui lui est propre.La première plage en est un bon exemple du style local : une reprise très « roots » en musica tipica de « La Murga De Panama », bomba portoricaine du tromboniste Willie Colon chantée par Hector Lavoe, pour le label Fania. Au Panama, une Murga est un orchestre folklorique de Musica Tipica, pas un genre musical. Dans sa version de 1972, Papi Brandao, et son Conjunto Aires Tableños la reprennent en « Tamborera » avec l’accordéon Vallenato de Papi Brandao remplaçant le trombone et des percussions Afro-cubaines (congas tumbadoras), des timbales et une guitare obsessionnelle. Le même Papi Brandao, avec su Ejecutivos pouvait faire preuve de plus de modernité dans un « Son Guaracha » à la guitare pensive presque Ethiopienne à la Ismael Rivera ou plus proche de nous, à la Marc Ribot dans « Decidete Mi Amor »
Autre style Panaméen, le « Tamborito », proche du Merengué Dominicain lent par ses unissons de saxophones et les cris, et de la Bachata par sa guitare, dont on peut entendre « Tamborito Swing » de Los Silvertones, « la plus grande innovation dans le mouvement des Combos Nacionales » pour Eric Gonzales, éditeur du site Herencia Latina. Le Tamborito et la Tamborera sont les formes Panaméennes de la Musica Tipica, soutenus par des « tambors » (tambours) joués par des noirs, spécificité Panaméenne. Les Silvertones, de Colon, sur la Côte Atlantique de l’isthme panaméen, modernisent la tipica avec guitare électrique et deux saxophones reprenant les motifs de l’accordéon dans la musica tipica. Osvaldo « El Escorpion » Ayola et sa chanteuse Idamena Ruiz reprennent en Tuna « No Llores Porque Me Voy », un Vallenato Colombien (style des accordéonistes Colombiens itinérants) de la Colombie toute proche, dont le Panama fit un temps partie, comme la Cumbia de Cefferino « en Salsa » et on retrouve aussi l’accordéon et le style « aboyé » des chansons Carnavalesques dans « La Escoba » d’Alfredo Escudero Y Su Salsa Montañera. Le Brésil pointe son nez dans la tipica-samba /Zamba « Si La Vez » d’Ormélis Cortez.« Juck Juck Pt 1 » de Sir Jablonsky adapte de manière très moderne la Calypso Trinidadienne et Jamaïcaine (ancêtre du Reggae), que Lord cobra tire vers le plus sentimental « Mento » avec Los Hermanos Duncan.
Les styles Cubains sont incontournables, comme les Guaguancos proches des musiques africaines, dans leur version traditionnelle par Skorpio (Jaime Morrell) des Mozambiques dans « Te Toca Tocar Tocar La Tumba » et Menique El Panameño, Bush et ses Magnificos dans « La Confianza » (sur l’air de « La langusta » de Beni Moré), puis évoluant en montuno, ou modernisés façon salsa comme « Flora » par Maximo Rodriguez Y Sus Estrellas Panameñas, enregistrées à New York en 1968 avec le pianiste Mane Nieto. La Guaracha est aussi pratiquée par Chillo Pitty à la manière Costaricaine dans « Piculina ». enfin, la Descarga (Jam Cubaine) se fait « Jazzy » avec les Papacitos ou évolue en « Descarga Superior » vers des improvisations « latin soul » des Superiores, surnommés « les gamins psychédéliques », entre Rock Garage et psyché, Santana et Tito Puente.La « Soul Revolucion » Peace & Love est aussi à l’honneur, avec « Mi Bella Panama » de Los Revolucionarios chantant les beautés du Panama et des Panaméennes, « Dreams » des Duncan Brothers, façon Banda Black Rio et les Soul Fantastics dans une reprise d’ « Aint No Sunshine » de Bill Withers à la Joe Cuba Sextet période psyché, ou plus Tipico Soul par les cuivres des Exciters dans « Ese Muerto No Lo Cargo Yo ».
Enfin, parmi les vedettes encore en activité, on retrouve le plus connu des salseros Panaméens Camilo Azuquita dans « Borombon » un Shingalin de sa jeunesse en 1967. De quoi danser tout l’été sans se lasser!
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